Jean-Claude Juncker au sujet de la démarche britannique sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE et du cadre financier pluriannuel 2014-2020

Agence Europe: Si M. Cameron est réélu, un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans I'UE aura lieu. Que pensez-vous d'une telle démarche?

Jean-Claude Juncker: La démarche de M. Cameron consiste à demander aux autres pays membres de rapatrier un certain nombre de compétences qui, aujourd'hui, sont communautaires. La démarche en soi n'est pas obscène. Il s'agira de savoir sur quelles compétences aujourd'hui ancrées en Europe portera le souhait de renationalisation de compétences de M. Cameron.

Si on trouvait un accord à Vingt-huit, la chose sera facile. Tout dépendra du volume des desideratas de M. Cameron. Si on ne peut pas se mettre d'accord, l'affaire se compliquera très sérieusement parce que, dans cette hypothèse, tout dépendra de la réaction finale de M. Cameron au moment où il formulera une proposition au peuple britannique. S'il n’obtient pas gain de cause, est-ce qu'il va dire: Je n'ai pas obtenu gain de cause, votez pour le maintien du Royaume-Uni dans l'UE ou est-ce qu'il dira: Je n'ai pas obtenu satisfaction donc nous allons partir? Il s'est mis dans une situation qui a pu paraître confortable au moment où il l'a énoncée, mais qui sera lourde de conséquences au moment de la décision finale et du gouvernement et du peuple britannique.

Il ne faut pas perdre de vue qu'il y a, aussi, des compétences qui sont aujourd'hui nationales ou mixtes, qui gagneraient à être communautarisées. Donc le débat portera sur l'amincissement de la densité communautaire et sur l'accroissement du volume des compétences européennes.

Agence Europe: Comment rapprocher les positions du Conseil européen et du Parlement européen sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020?

Jean-Claude Juncker: Le compromis boite. La différence est trop grande entre crédits d'engagement et de paiement. En tant que Conseil européen, nous avions mis l'accent sur les possibles éléments de flexibilité du budget. Et je constate, non sans déplaisir, que le Parlement concentre sa réflexion sur l'organisation de la flexibilité interne du budget à venir. Cela me semble une bonne démarche parce qu'une dose de flexibilité permet d'enlever cette différence qui porte sur les crédits d'engagement et les crédits de paiement. La flexibilité sur laquelle nous nous sommes mis d'accord est, si j'ose dire, une flexibilité entre les lignes et entre les années.

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