Visite de travail au Cap-Vert (1)

Après l’accueil à l’aéroport de Praia en soirée du 13 janvier 2008 par Victor Borges, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés de la République du Cap-Vert, la visite de travail du Premier ministre Jean-Claude Juncker, accompagné de la ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Mady Delvaux-Stehres, et du ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, a commencé en matinée du 14 janvier 2008 par un entretien avec le Premier ministre capverdien, José Maria Neves.

Commission de partenariat Cap-Vert - Luxembourg

Cet entretien fut suivi de la session d’ouverture de la 9e Commission de partenariat, rendez-vous annuel entre le Cap-Vert et le Grand-Duché qui permet de faire le suivi du Programme indicatif de coopération (PIC) dont le premier avait été signé lors d’une première visite de Jean-Claude Juncker au Cap-Vert en 2002 et qui portait sur 4 ans. Cet outil efficace a contribué à plus de cohérence, de flexibilité et de durabilité dans les relations de coopération. Les trois secteurs prioritaires de ce premier PIC étaient l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement ainsi que l’aide alimentaire. Le PIC II a été signé en 2005 à Luxembourg par les ministres Jean-Louis Schiltz et Victor Borges. Il couvre la période qui va jusqu’en 2010 et l’enveloppe financière mise à disposition par le Grand-Duché est de 45 millions d’euros.

Lors de l’ouverture de la 9e Commission de partenariat dont les travaux furent présidés par les ministres Schiltz et Borges, le Premier ministre luxembourgeois a eu l’occasion d’adresser ses compliments à son homologue capverdien Neves et à son gouvernement en qualifiant le Cap-Vert de "modèle démocratique pour l’Afrique" qui a su mettre en place "une gouvernance exemplaire et a acquis ainsi un énorme capital de sympathie en Europe". Jean-Claude Juncker a encore évoqué le Partenariat spécial entre l’Union européenne et le Cap-Vert qui récompense en quelque sorte les efforts du pays sur le plan du développement, développement auquel le Luxembourg serait fier d’avoir contribué.

Jean-Claude Juncker a encore souligné les autres succès du Cap-Vert qui ont permis au pays de quitter la catégorie des pays les moins avancés, comme l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce. Le chef du gouvernement luxembourgeois s’est dit persuadé que les objectifs du Millénaire pour le développement seront réalisés en 2015 par le Cap-Vert conformément aux engagements pris au Sommet du Millénaire en 2000. D'ores et déjà, deux objectifs sont atteints : l’éducation primaire pour tous et l’accès à l’eau potable. Et Jean-Claude Juncker, pour conclure: "mais ces succès ne nous incitent pas à opérer un retrait du Cap-Vert. Est-ce qu’on couperait brutalement le kérosène à un avion qui s’envole, pour reprendre une expression de Jean-Louis Schiltz ? Nous avons la ferme intention de rester."

Les secteurs prioritaires dans lesquels la coopération luxembourgeoise continuera à travailler en priorité resteront les secteurs traditionnels comme l’éducation, l’eau et l’assainissement ainsi que la santé. C’est d’ailleurs dans le cadre de l’important projet "Région sanitaire Santiago Nord" que le Premier ministre Jean-Claude Juncker a inauguré en date du 14 janvier 2008 l’hôpital régional d’Assomada qui possède une importance essentielle dans la couverture médicale de cette partie montagneuse de l’île principale du Cap-Vert. Importance soulignée par la présence massive de la population à la cérémonie à laquelle le Premier ministre luxembourgeois s’est adressé comme suit: "Si le Cap-Vert accomplit d’énormes progrès, c’est parce que vous faites avancer votre pays par votre savoir-faire et votre énergie."

Distinction capverdienne pour Jean-Claude Juncker

Lors d’une cérémonie solennelle, le président de la République du Cap-Vert, Pedro Verona Pires, a remis à Jean-Claude Juncker l’ordre d’Amilcar Cabral 1er degré. Au cours de son allocution, le président Pires a qualifié ce geste comme un "grand signe de l’approfondissement de l’affection, de la solidarité, de l’espoir et de la générosité" entre le Cap-Vert et le Luxembourg. Il s’agit d’un "acte de reconnaissance et d’amitié de tous les Capverdiens" selon le président capverdien, ancien compagnon de lutte de Amilcar Cabral, père de la nation capverdienne. Pour conclure que le Luxembourg possède la trop rare vertu qui consiste à "donner quand on possède."

Dans sa réplique, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a souligné que cette politique de son gouvernement n’est pas le signe "d’une générosité unilatérale et excessive" puisque le Grand-Duché bénéficie en retour de l’apport et de la communauté capverdienne. "Si les grands pays pouvaient s’inspirer de l’exemple donné par nos deux pays, le monde irait mieux", a estimé le lauréat.

Collaborations Cap-Vert - Luxembourg au niveau de l’enseignement

La ministre Mady Delvaux-Stehres, a eu de son côté une réunion de travail avec son homologue capverdienne Filomena Martins. Cette troisième rencontre entre les deux ministres a permis de faire le point sur les actions qui ont été déployées de part et d’autre en faveur d’une intégration réussie des jeunes d’origine capverdienne dans l’école luxembourgeoise, notamment l’information et la préparation des jeunes avant leur départ du Cap-Vert.

Les deux ministres mettront aussi l’accent sur les rapprochements entre les acteurs des deux systèmes éducatifs, notamment dans le cadre de l’accord culturel qui sera prochainement signé. Les échanges d’enseignants et d’élèves, la promotion de la lecture par des ouvrages produits de part et d’autre, surtout ceux de la lecture enfantine, visent à une meilleure connaissance et appréciation mutuelle.

C’est aussi dans cet esprit de rapprochement que les deux ministres ont exploré les pistes de collaboration dans le Programme stratégique national de formation professionnelle du Cap-Vert, notamment en ce qui concerne le développement de curricula conçus en concertation entre l’école et l’entreprise. Dans ce contexte s’est également inscrite la réunion de travail de Mady Delvaux-Stehres avec Sara Duarte Lopes, ministre adjointe au Premier ministre, ministre de la Qualification et de l’Emploi.

Au cours de cette visite de travail, le Premier ministre luxembourgeois a également rencontré la ministre des Finances et de l’Administration publique, Cristina Duarte, le président de l’Assemblée nationale, Aristides Lima, le président du Mouvement pour la démocratie, Jorge Santos, et le président du parti UCID, Manuel Monteiro.

(communiqué par le Service information et presse du gouvernement)

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