Visite à Luxembourg de Donald Tusk, Premier ministre de la République de Pologne

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a reçu le Premier ministre de la République de Pologne Donald Tusk pour une entrevue à l'Hôtel de Bourgogne, le 6 février 2013. Dans le cadre de sa visite à Luxembourg, Donald Tusk a aussi été décoré de la médaille d’or du Mérite européen.

Les deux Premiers ministres ont consacré la majeure partie de leur entrevue à la préparation du Conseil européen des 7 et 8 février 2013 à Bruxelles et notamment au cadre financier pluriannuel 2014-2020. Avant d’entrer dans le fond de la matière, Jean-Claude Juncker a noté lors de la conférence de presse qui a suivi l’entrevue qu’il entretient avec Donald Tusk, porteur lui-aussi du prix Charlemagne, une "longue et solide amitié" et que sur les "sujets européens et planétaires, nous arrivons toujours au même jugement et résultat".

Les deux homologues ont constaté un large accord entre leurs gouvernements en matière de perspectives financières. Rappelant que la proposition initiale d’Herman Van Rompuy était, à ses yeux, "raisonnable" et "reflétait toutes les ambitions, initiatives et projets sur lesquels l’Union européenne s’est mis d’accord", Jean-Claude Juncker a néanmoins admis qu’il fallait être réaliste. Rappelant aussi que la dernière proposition faite par M. Van Rompuy en novembre dernier paraissait toujours trop élevée pour certains États membres, le Premier ministre luxembourgeois a estimé que le président du Conseil européen fera une proposition qui se distinguera encore de celle qu'il avait présenté en novembre." "Personnellement", a noté Jean-Claude Juncker, "je crois qu’il s’agira d’une proposition minimaliste et non pas d’une proposition qu’on pourra davantage réduire. Si jamais on devrait la réduire davantage, je voudrais que le président du Conseil européen et le président de la Commission européenne indiquent lors de leur conférence de presse à quels politiques on va renoncer faute de moyens budgétaires."

Le Premier ministre Juncker a aussi rappelé que la position du Parlement européen sera "importante et centrale" et a souhaité qu’un certain nombre de positions exprimées par le Parlement européen soient prises en compte. Le Conseil européen ne décidera pas seul et le Parlement européen doit donner son assentiment et non seulement son avis, a dit Jean-Claude Juncker.

Refusant de commenter les montants cités de part et d’autre, le Premier ministre luxembourgeois a souligné qu’il ne voulait pas s’enfermer dans une approche exclusivement quantitative. "J’ai une approche qualitative et de contenu!", a-t-il noté. Rappelant que l’Europe est aussi une affaire de solidarité, Jean-Claude Juncker a signalé que le Luxembourg ne sera pas prêt à réduire davantage les montants qui sont en débat en matière de politique de cohésion. Et ni d’ailleurs en matière de PAC (politique agricole commune). "L’Europe a mis 20 années pour retrouver son autarcie alimentaire, grâce à la PAC. Je ne voudrais pas que l’Europe redevienne demain importatrice de produits alimentaires. Dans notre monde, il est essentiel de garder l’autonomie alimentaire", a-t-il estimé.

Interrogé sur les chances d’un accord lors du Conseil européen, Jean-Claude Juncker a tenté de relativiser en disant que "la divergence pour les 27 et bientôt 28 États membres porte sur quelques milliards d’euros à répartir sur 7 années". Et de conclure à ce sujet que "l’Europe devra prouver qu’elle est à même de prendre les décisions qu’il faudra".

Les deux chefs de gouvernement ont aussi évoqué brièvement les relations bilatérales entre le Luxembourg et la Pologne, pour constater que celles-ci sont "au beau fixe". "Il n’y a pas de points difficiles à surmonter entre nous. Ce sont des relations modèles", a estimé Donald Tusk.

Le Premier ministre luxembourgeois a aussi loué les performances impressionnantes de la Pologne au cours des années écoulées. "Grâce à l’action politique de Donald Tusk, la Pologne a mieux résisté à la crise que d’autres pays européens! La Pologne est un pays en marche, qui nourrit des ambitions non seulement pour elle-même mais aussi pour l’Europe."

Remise de la médaille d'or du Mérite européen

En présence du ministre d’État honoraire et président du conseil d’administration de la Fondation du mérite européen, Jacques Santer, et de la ministre de la Culture Octavie Modert, les deux chefs de gouvernement ont participé ensuite à une séance académique au Musée national d’histoire et d’art et lors de laquelle Donald Tusk a été décoré de la médaille d’or du Mérite européen.

Dernière mise à jour