Jean-Claude Juncker devant la commission "Affaires économiques et monétaires" du Parlement européen

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, en sa qualité de président de l'Eurogroupe, a participé à l'échange de vues régulier entre le président de l'Eurogroupe et les membres de la commission "Affaires économiques et financières" du Parlement européen, qui a eu lieu le 29 février 2012 à Bruxelles.

Dans son intervention, le président de l'Eurogroupe a tout d'abord tenu à rappeler les décisions prises lors de la réunion de l'Eurogroupe des 20 et 21 févrvier 2012, concernant la situation de la dette publique en Grèce, et notamment la négociation sur la participation du secteur privé et l'accord sur un deuxième plan d'aide à la Grèce. Concernant la participation du secteur privé, Jean-Claude Juncker a tenu à préciser: "Cela est du jamais vu et du jamais répétable" pour un pays membre de la zone euro.

"L'opération PSI a été lancée le 24 février 2012 et nous attendons les résultats autour du 9 mars 2012", a expliqué Jean-Claude Juncker. Et de poursuivre: "Ce n'est qu'une fois le résultat du PSI connu que l'accord concernant le deuxième programme d'aide à la Grèce sera formalisé pour devenir une décision formelle. Ceci se fera sans doute autour des 12 ou 13 mars prochains."

Le président de l'Eurogroupe a enchaîné en expliquant qu'il avait convoqué une réunion de l'Eurogroupe pour le lendemain (1er mars 2012), afin que le ministre des Finances grec puisse rendre compte du début de l'opération PSI ainsi que de l'état d'avancement des actions prioritaires devant être mises en oeuvre par le gouvernement grec avant qu'une décision formelle sur le deuxième programme d'aide puisse intervenir. "Je tiens à rappeler dans ce contexte que le deuxième programme d'aide est soumis à des conditionnalités très strictes", a déclaré Jean-Claude Juncker, qui a par ailleurs remarqué: "Tout ceci doit être fait rapidement, car le déboursement de la première tranche du deuxième programme d'aide devra être versée au plus tard le 20 mars."

Jean-Claude Juncker a toutefois soulevé que "j'ai l'impression que l'on s'interroge plus sur la possibilité d'un éventuel 3e programme d'aide à la Grèce, que l'on s'intéresse au 2e programme que nous venons de décider". "Intéressons-nous d'abord à la mise en oeuvre du 2e programme, et concentrons-nous sur les efforts de croissance qui doivent être entrepris! Cessons d'humilier les grecs!", a-t-il insisté.

En ce qui concerne les fonds de stabilité, le président de l'Eurogroupe a rappelé: "Le MES (Mécanisme européen de stabilité) entrera en vigueur le 1er juillet 2012, alors que le FESF (Fonds européen de stabilité financière) continuera à fonctionner jusqu'au 1er juillet 2013. Le FESF continuera à financer les programmes existants, mais ne pourra plus intervenir après la mise en vigueur du MES." Jean-Claude Juncker a ensuite estimé que "la capacité de prêt totale - qui sera de 500 milliards d'euro entre le 01.07.2012 et le 01.07.2013 - devra être revue au courant du mois de mars. J'avais espéré pouvoir en discuter lors de ce Conseil européen des 1er et 2 mars, mais il s'avère que certains pays ne sont pas prêts pour une telle discussion." Jean-Claude Juncker a continué en estimant que "je suis personnellement d'avis qu'il faudra combiner le ESM et le FESF, et donc transférer les fonds restants du FESF vers le MES, pour arriver à 750 milliards d'euro au total, afin d'augmenter la capacité de feu."

Au sujet de l'annonce par l'Irlande d'organiser un référendum sur le nouveau traité budgétaire européen, Jean-Claude Juncker a estimé "il faut respecter le choix de l'Irlande, d'autres parlement nationaux en Union européenne ont des fonctionnement autrement plus compliqués", tout en signalant que "cette fois, cela ne provoquera pas les mêmes conséquences dramatiques que lors des précédentes consultations, puisque le traité pourra entrer en vigueur dès que 12 états signataires l'auront ratifié."

Répondant à la question d'un parlementaire européen pour savoir s'il n'existait pas un risque de se voir multiplier à l'avenir les accords intergouvernementaux, au détriment de la méthode communautaire, Jean-Claude Juncker a déclaré: "Je n'aime pas la méthode intergouvernementale, j'aurais de loin préféré qu'on choisisse la méthode communautaire."

Le président de l'Eurogroupe est également revenu sur sa proposition d'instaurer un commissaire européen chargé du développement économique de la Grèce. "Il ne s'agit pas d'avoir un 'Sparkommissar', un commissaire surveillant les économies et les coupes budgétaires, mais bien plutôt d'un commissaire qui s'occupe des mesures de relance économique et des politiques de croissance. Cette personne devrait coordonner toutes les actions entreprises actuellement pour relancer la croissance. Il s'agirait d'une assistance administrative. Je veux parler d'une action destinée à redonner espoir au grecs."

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