Jean-Claude Juncker et Lydie Polfer reçoivent Jacques Chirac

Mercredi 22 novembre 2000, dans le cadre de sa tournée des capitales en vue du Conseil européen de Nice, début décembre, le président en exercice du Conseil de l'Union européenne et de la République française, Jacques Chirac, s'est rendu à Luxembourg, la deuxième station de ladite tournée des capitales, après Bruxelles.

Il a été reçu par Jean-Claude Juncker, Premier ministre, et Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Le président de la République française était accompagné d'Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères, et de Javier Solana, secrétaire général du Conseil de l'Union européenne, Haut Représentant pour la PESC.

A l'ordre du jour figuraient essentiellement des sujets d'actualité politique européenne, notamment, la CIG et l'élargissement de l'Union. Lors d'une conférence de presse conjointe, le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, a rappelé que le niveau d'ambition qui est attendu au sommet de Nice est élevé. Concernant l'extension du vote à la majorité qualifiée, le gouvernement est largement d'accord avec les propositions présentées par la présidence française.

Aux dires du Premier ministre, il existe néanmoins une différence de vues sur les questions fiscales. Non pas que le Luxembourg dirait non par principe à tout progrès en la matière, mais le gouvernement pense que tout passage à la majorité qualifiée est dangereux, alors que le type de paysage fiscal vers lequel l'Europe semble avancer n'est pas encore connu.

Concernant la "coopération renforcée", le Premier ministre a souligné qu'il s'agit d'un instrument nécessaire dans l'Union européenne pour faire en sorte que "même dans le doute, nous puissions davantage muscler l'Europe là où une trop grande absence serait pernicieuse".

Jean-Claude Juncker a cependant fait remarquer que "l'insertion dans le nouveau traité de Nice d'un mécanisme de coopération renforcée ne nous permettra pas, alors que certains le voudront, de faire l'économie sur la nécessité qu'il y a de faire passer un grand nombre d'articles et de contenus du régime de l'unanimité vers celui de la majorité qualifiée. La coopération renforcée ne doit pas être une excuse pour rester peu ambitieux en matière de transfert de pans entiers du Traité de l'unanimité vers la majorité qualifiée; et sur ce point nous avons confronté nos points de vue."

Le Premier ministre a également réitéré le souhait du Luxembourg de voir chaque Etat membre disposé d'un ressortissant national dans la Commission jusqu'à ce que le chiffre de 27 Etats membres soit atteint, tout en expliquant qu'une fois ce chiffre atteint, on passerait à un système de rotation égalitaire. Sur ce point il y a en effet désaccord entre la Présidence française et le gouvernement luxembourgeois.

Quant à la repondération des voix, le Premier ministre a rappelé que le Luxembourg s'accroche au modèle de la double majorité, un modèle face auquel la Présidence française, qui favorise le modèle de la simple repondération, a pris ses distances.

Tout en insistant sur le fait que le débat entre "petits" et "grands" Etats membres n'existe pas, Jean-Claude Juncker a souligné qu'il y a, en effet, une grande volonté de la part de son gouvernement que la repondération se fasse, mais pas au laminage intégral des petits Etats membres.

Le gouvernement luxembourgeois se déclare également en faveur du maintien de la parité entre la France et l'Allemagne dans ce domaine.

Communiqué par le ministère d'Etat/SIP

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