Remise du Deutscher Staatsbürgerpreis à Jean-Claude Juncker (Berlin)

Le 19 février 2008, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a reçu à Berlin le Deutscher Staatsbürgerpreis de la Staatsbürgerliche Stiftung Bad Harzburg. Cette distinction lui a été remise dans les locaux de la représentation du land de Basse-Saxe en présence du ministre-président Christian Wulff pour ses mérites dans la construction européenne. Le discours en l’honneur du lauréat a été prononcé par la chancelière allemande Angela Merkel.

"Les objectifs du prix, à savoir la promotion de la tolérance et de la compréhension entre les peuples, sont exemplaires pour l’engagement et le travail de Jean-Claude Juncker", a souligné la chancelière allemande, pour qui Jean-Claude Juncker représente une chance pour l’Europe et pour l’Allemagne. "Les gens apprécient tes mots clairs, ta critique à certaines dérives en Europe, ton humour", a-t-elle estimé au sujet des mérites de Jean-Claude Juncker depuis plus de 25 ans au service du Luxembourg et de l’Europe.

D’après Angela Merkel, Jean-Claude Juncker a compris que l’intégration européenne était étroitement liée à l’idée d’enthousiasmer les gens. "Après le non au référendum en France, Jean-Claude Juncker a montré à l’occasion du référendum au Luxembourg qu’un vote positif était possible, à condition de parler raisonnablement de l’Europe. C’était extrêmement important pour l’Europe", a-t-elle précisé.

Angela Merkel a ensuite remercié le Premier ministre luxembourgeois pour son soutien lors de la Présidence allemande du Conseil de l’UE, et notamment lors du Conseil européen de juin 2007: "Jean-Claude Juncker y était un des acteurs clés."

Selon la chancelière allemande, l’intégration européenne n’est pas un phénomène éphémère: "Nous pouvons nous estimer heureux que l’unification européenne soit irréversible. Dans ce contexte, Jean-Claude Juncker a toujours œuvré pour intégrer les pays de l’Europe centrale et de l’Est."

En tant que président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker s’est engagé pour l’indépendance de la BCE. "Il n’est pas correct de dire qu’il ne devrait pas y avoir de dialogue politique. Et l’indépendance ne le contredit d’ailleurs pas!", a continué la chancelière.

Après avoir rappelé que le Premier ministre Juncker accordait toujours une grande importance à l’union monétaire en disant qu’il s’agissait d’une politique de la paix avec d’autres moyens, Angela Merkel est revenue sur le rôle de médiateur de Jean-Claude Juncker entre la France et l’Allemagne. "Jean-Claude Juncker connaît l’importance de la relation franco-allemande. Il est souvent le médiateur dans des situations critiques." À la fin de son discours, Angela Merkel a noté que Jean-Claude Juncker devait continuer à œuvrer pour la poursuite de l’intégration européenne, en soulignant: "Nous avons besoin de toi!".

Christian Wulff, ministre-président de Basse-Saxe, a ajouté lors de la cérémonie que le nom de Jean-Claude Juncker était depuis longtemps "synonyme d’Européen profondément convaincu". Il a rappelé le rôle prépondérant de Jean-Claude Juncker dans l’élaboration du traité de Maastricht ainsi qu’au moment de l’introduction de l’euro. "En Basse-Saxe, nous nourrissons encore beaucoup d’espoir quant à son rôle en Europe", a-t-il estimé.

Après avoir reçu le prix des mains du président de la fondation, Rainer Conrad, Jean-Claude Juncker a rappelé dans son discours quelques raisons pour lesquelles il y a lieu d’être fier de l’Europe et de l’Union européenne.

Tout d’abord, il a souligné que la réunification allemande et l’intégration européenne étaient étroitement liées. "L’Europe serait moins réussie aujourd’hui, si la réunification allemande n’avait pas eu lieu."

"Aujourd’hui, la paix et la stabilité en Europe paraissent évidentes. Mais elles ne le sont pas!", a insisté Jean-Claude Juncker, "et elles ne l’ont certainement pas été pour les générations de l’immédiat après-guerre. Sans le courage et l’engagement de ces générations, l’Europe souffrirait encore des conséquences de la guerre."

Jean-Claude Juncker a ensuite défendu l’élargissement de l’UE vers l’Europe centrale et l’Est. "L’élargissement est un succès. Depuis la chute du Mur de Berlin, 24 États ont été créés en Europe ou à sa périphérie. Parmi les 10 États ayant rejoint l’UE en 2004, quatre n’existaient pas il y a 15 ans. L’Europe y a apporté la paix et la stabilité", a-t-il insisté. Et de continuer: "C’est la victoire des Européens d’avoir su réconcilier l’histoire et la géographie européennes."

Pour Jean-Claude Juncker, l’euro fait aussi partie des succès de l’Europe: "Au moment de signer le traité de Maastricht en 1992, nous avions espéré que l’euro serait introduit dans quatre, peut-être dans cinq ou six États. Aujourd’hui, 15 États ont adopté l’euro, qui est d’ailleurs fort bien apprécié. L’euro est devenu la monnaie stable telle que nous l’avions envisagée."

Dans ce contexte, le Premier ministre luxembourgeois a mis en avant les mérites de l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl. "Le traité de Maastricht, de même que l’intégration européenne auraient été irréalisables sans l’engagement de Helmut Kohl."

Concernant les défis qui attendent l’Europe, le lauréat a souligné que l’Europe avait un devoir en dehors de ses frontières: "La demande pour plus d’Europe dans le monde est énorme. Beaucoup rêvent de notre stabilité. Ce que nous avons construit, guère apprécié chez nous, est fortement apprécié dans le monde entier."

(communiqué par le Service information et presse du gouvernement)

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