Entrevue du Premier ministre Jean-Claude Juncker avec le Comité exécutif des syndicats européens

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker s’est adressé mercredi 1er décembre au Comité exécutif des syndicats européens (CES) à Bruxelles. C’était l’occasion pour les délégués d’entendre les orientations de la future Présidence luxembourgeoise au Conseil de l’Union européenne, et d’avoir un échange sur les sujets qui intéressent plus particulièrement le monde syndical.

Monsieur Juncker a d’abord évoqué l’importance du traité constitutionnel, traité dont la ratification au suffrage universel ne l’inquiète pas, mais dont il craint les débats que celle-ci pourrait engendrer. "Le risque pourrait être de tomber dans l’immobilisme à cause des référendums et campagnes qui entourent la ratification (…) et qui pourraient empêcher les États membres d’avancer vers plus d’Europe." Selon le Premier ministre, le texte constitutionnel n’empêche nullement d’avoir une Europe meilleure; il faut donner au traité sa chance de le montrer.

En ce qui concerne le processus de Lisbonne, le Premier ministre s’est dit favorable à une rationalisation des stratégies, afin de rendre le pacte plus ‘lisible’, plus compréhensible et donc plus convaincant pour le citoyen. "Nous faisons de la politique sans que ceux pour qui nous la faisons sachent que nous la faisons." L’essentiel étant de garder l’équilibre entre les trois piliers, économique, social et environnemental du processus.

Parlant des nouvelles perspectives financières, Jean-Claude Juncker a rappelé qu’il était nécessaire de trouver une position commune pour juin 2005, afin de pouvoir entamer le travail législatif dès la deuxième moitié de l’année. Le Premier ministre, qui ne partage pas l’analyse de fond de la proposition de la Commission, a insisté sur l’aspect de "solidarité bien réfléchie" que peut apporter l’Europe, aussi envers les nouveaux États membres.

Sur le pacte de stabilité et de croissance, le Premier ministre s’est prononcé en faveur d’un ajustement de celui-ci, sans pour autant changer les critères définis par le traité.

Au sujet de la directive des services, Monsieur Juncker a constaté qu’il faut ouvrir le marché des services si on veut assurer la croissance économique. Cela ne devra cependant pas se faire au détriment d’un certain nombre de principes et acquis nationaux. Concernant l’aménagement du temps de travail, le Premier ministre reste circonspect quant à certaines dispositions de la directive.

(communiqué par le Service information et presse)

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