Jean-Claude Juncker, invité au colloque sur "Le choc d'avril 2002"

Le mardi 22 avril 2003, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a assisté à un colloque sur "Le choc d'avril 2002: Quelles leçons pour la France et l'Europe? Quelles réponses politiques?", organisé à Paris par le club Dialogue et Initiative, dont Jean-Pierre Raffarin est l'un des co-fondateurs, et la fondation allemande Konrad Adenauer sous la présidence de Bernhard Vogel.

Les Premier ministres espagnol José Maria Aznar, portugais José Manuel Durao Barroso et slovaque Mikulas Dzurinda ainsi que d'autres responsables politiques européens, dont Roland Koch, Angela Merkel et Alain Juppé étaient également invités au colloque. Outre Jean-Pierre Raffarin, intervenaient dans les débats les trois autres co-fondateurs de Dialogue et Initiative, le commissaire européen Michel Barnier, le garde des Sceaux Dominique Perben et le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jacques Barrot.

Le colloque a porté sur les leçons à tirer pour la France et l'Europe, un an après le soi-disant "choc d'avril" suite aux résultats du premier tour de l’élection présidentielle française. La table ronde à laquelle a participé Jean-Claude Juncker était consacrée aux questions suivantes: "Quelles réponses pour les citoyens? Quelle nouvelle gouvernance? Promouvoir les valeurs libérales, sociales et humanistes".

La nécessaire reconstruction du lien de confiance entre la politique et les citoyens tant au niveau national qu’au niveau européen figuraient au centre des débats. Jean-Pierre Raffarin qui avait invité à ce colloque, constatait dans ce contexte qu’il était important "d’aller chercher au plus profond de notre patrimoine intellectuel les valeurs qui nous rassemblent et qui peuvent répondre à un certain nombre d’exigences du citoyen européen". Le citoyen n’attendrait pas "la technique", mais "la cohérence entre une pensée et une action". La politique européenne devrait être "pragmatique, au service des citoyens".

Les intervenants ont également abordé la question de la situation économique en Europe et les attentes des citoyens dans ce domaine. Le Premier ministre français a insisté dans ce contexte sur la nécessité de "bâtir une véritable croissance durable" et de "mettre l’emploi au cœur du débat européen".

A la question relative aux possibilités de relance économique dans le contexte du pacte de stabilité, Jean-Claude Juncker a pour sa part constaté qu’il est "vrai que l’Europe est en panne de croissance". Les gouvernements y opposeraient une "réaction faible, parce que leur réactivité a été affaiblie". Or, la vraie question à se poser dans ce contexte serait celle de savoir de quoi tiendrait cette faible réactivité. "Tient-elle vraiment des conditions posées par le pacte de stabilité ou y a-t-il d’autres raisons qui expliquent les marges de manœuvres restreintes dont disposent les budgets nationaux et les politiques économiques gouvernementales pour réagir à la situation actuelle?", a lancé le Premier ministre luxembourgeois.

"Le pacte de stabilité n’y est pour rien, puisqu’il est de bon sens", a estimé Jean-Claude Juncker dans ce contexte. Les marges de manœuvres réduites résideraient chez certains déjà dans des déficits hérités de gouvernements antérieurs. Le fait d’ajouter "déficit au déficit" et de laisser "monter la dette publique à des sommes vertigineuses" mènerait à terme toujours à une situation aux "problèmes non solubles". "Et ceux qui attaquent le pacte de stabilité comme stupide font abstraction du fait  que dans la vie politique, comme dans la vie de tous les jours, à terme l’on ne peut dépenser plus que ce qu’il y a dans la caisse", a constaté Jean-Claude Juncker, avant de continuer: "C’est tout simplement un principe de bon sens".

Jean-Claude Juncker a en même temps averti qu’il ne fallait pas non plus devenir "un fétichiste du pacte de stabilité". Il faudrait plutôt appliquer le pacte de stabilité "avec intelligence et sagesse". Chacun devrait y appliquer une grille de lecture nationale. Or, les déficits en eux-mêmes ne seraient en fin de compte ni bons pour l’Europe, ni bons pour un pays lui-même, ni pour d’autres.

Jean-Claude Juncker a plaidé dans ce contexte en faveur du renforcement de la coordination des politiques économiques qui serait devenu une nécessité dans une union économique et monétaire qui repose sur la gestion solidaire de la monnaie unique.

Finalement, il ne faudrait pas perdre de vue "les grands équilibres". "Pris par la volonté farouche de réaliser partout des économies, il ne faut pas que nous réalisions des économies n’importe où", a averti le Premier ministre luxembourgeois. Ainsi relèverait de la bonne coordination de la politique économique le consensus que les politiques d’investissement public ne devraient pas être corrigées vers le bas. Il faudrait d’abord essayer des politiques d’assainissement "qui concernent les dépenses de consommation et le financement du train de vie de l’Etat". - "Il faut que nous nous mettions d’accord sur "la nécessité absolue de réaliser des réformes structurelles qui réduisent à terme le déficit structurel qui pèse largement sur nos pays", a conclu le Premier ministre luxembourgeois.

(communiqué par le Service Information et Presse)

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