Jean-Claude Juncker revient sur le travail de l'Eurogroupe en 2012 devant la commission "Affaires économiques et monétaires" du Parlement européen

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé, en sa qualité de président de l'Eurogroupe, à la réunion de la commission "Affaires économiques et monétaires" du Parlement européen le 10 janvier 2013 à Bruxelles.

Lors de cet échange de vues entre le président de l'Eurogroupe et les membres de la commission présidée par Sharon Bowles, Jean-Claude Juncker est revenu sur le travail de l’Eurogroupe en 2012 et a exposé son analyse des développements économiques actuels en zone euro, pour répondre ensuite aux questions des membres de la commission.

"L’année 2012 fut, en termes de résultats, une bonne année pour la zone euro, et les décisions que nous avons pris l’ont stabilisé", a estimé Jean-Claude Juncker en début de son intervention. "Alors que d’aucuns pensaient il y a un an que la zone euro éclaterait, il faut constater que la zone euro est toujours en vie et que la Grèce en est toujours membre", a-t-il noté, avant d’ajouter qu’avec la mise en place du mécanisme européen de stabilité, le plan de sauvetage pour la Grèce, le traité fiscal et le plan d’aide pour le secteur bancaire en Espagne, "nous sommes aujourd’hui dans une bien meilleure situation qu’en début de l’année 2012".

Revenant sur sa méthode de travail à la tête de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a parlé d’un mix entre la méthode inclusive et la méthode communautaire. "Comme l’euro est notre monnaie commune, tout le monde a le droit, le devoir et le pouvoir de s’exprimer. Il faut prendre le temps d’écouter à temps égal tous les membres de la zone euro de même que les non-membres", a-t-il insisté.

En ce qui concerne le mécanisme européen de stabilité, Jean-Claude Juncker a dit que les choses vont dans la bonne direction. "Qui aurait pensé il y a 14 mois qu’on serait à même de lancer un tel mécanisme?", a-t-il demandé. Dans ce contexte, le président de l’Eurogroupe s’est prononcé en faveur d’une "certaine rétroactivité en matière de recapitalisation directe des banques de la zone euro par le MES". "Je crois qu’il faut assurer cette rétroactivité au mécanisme, sinon il perd une bonne partie de son sens", a-t-il dit. Et de rappeler que toutes les décisions à ce sujet doivent être prises par consensus.

Jean-Claude Juncker a aussi évoqué devant les députés européens le rapport commun des présidents du Conseil européen, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et de l’Eurogroupe. Revenant sur les "résultats décevants" du dernier Conseil européen, il a rappelé que "l’idée fut de présenter une road map pour les décennies à venir" et de montrer "vers où va l’Union économique et monétaire (UEM)". "Or, nous avons seulement répondu à des questions du très court terme", a-t-il déploré.

Pour ce qui est justement du développement de l’UEM, Jean-Claude Juncker est revenu sur la revendication de longue date du renforcement de la coordination des politiques économiques. "On ne peut pas rester avec un système où il y a un bras monétaire francfortois qui est des plus musclés et un bras politique et économique qui est sous-musclé. Depuis 1987, nous en parlons. Ceux qui l’ont refusé à l’époque sont aujourd’hui les premiers plaideurs", a souligné le président Juncker.

Jean-Claude Juncker n’a pas manqué d’évoquer la dimension sociale – "l’enfant pauvre" – de l’UEM. "Il faut parler de la dimension sociale en des termes très concrets. Je revendique un socle de droits sociaux minimum, où figurera évidemment la revendication essentielle d’un salaire social minimum légal."

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