Le Premier ministre Jean-Claude Juncker défend le projet de budget 2013

Le 5 octobre 2012, à l’occasion du briefing pour la presse à l’issue de la séance du Conseil de gouvernement, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a pris position sur le projet de budget 2013 déposé à la Chambre des députés et qui a fait l’objet de certaines critiques.

Jean-Claude Juncker a défendu ce texte et a expliqué d’emblée que l’effort de consolidation supplémentaire par rapport au paquet de mesures présenté en avril et mai 2012 par le gouvernement s’élevait tout de même à € 176 millions, portant à € 711 millions l'ensemble des mesures de consolidation budgétaires. Ce faisant, il n’y aurait pas de divergence notable par rapport au programme de stabilité et de croissance présenté à la Commission européenne, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a enchaîné en disant que les dépenses du projet de budget 2013 n’augmentent que de 1,8% par rapport au résultat prévisionnel de 2012. "Historiquement, il s’agit de la plus faible augmentation des dépenses, qui se situe même en-dessous du niveau de l’inflation."

Face aux critiques que le gouvernement ne serait plus maître de la situation financière de l’État, Jean-Claude Juncker a demandé de comparer le projet de budget 2013 à la situation de l’année 2009, date de l’entrée en fonction de l’actuel gouvernement, et notamment aux prévisions budgétaires établies à ce moment. En 2009, le déficit au niveau de l’administration publique s’élevait à 1,7%. "Après 4 années de crise, le déficit s’élèvera en 2013 à 1,5%. Malgré la crise, notre déficit sera inférieur en 2013 qu’en 2009!" Au niveau de l’administration centrale, le déficit a pu être réduit de 3,9% en 2009 à 2,8% en 2013.

Le Premier ministre a également attiré l’attention sur la note d’experts au sujet des prévisions macro-économiques et de l’évolution des finances publiques pour la période 2009-2014 annexée à la déclaration gouvernementale de 2009. Cette note a conclu qu’à politique inchangée, le déficit s’élèverait en 2013 à 4,3% au niveau de l’administration publique et à 5,5% au niveau de l’administration centrale.

Même constat pour la dette publique: tandis que les prévisions tablaient en 2009 sur un niveau de dette publique de l’ordre de 36,5% du PIB, les efforts budgétaires du gouvernement ont permis de fixer celle-ci à 25% du PIB (y inclus l’engagement du gouvernement dans une banque systémique luxembourgeoise).

"Entre 2009 et 2013, le déficit a donc pu être réduit, même si l’évolution économique était désastreuse!", a souligné Jean-Claude Juncker, rappelant qu’entre 2009 et 2013, la croissance économique n’a pas été de 11,8% (prévision établie en 2009) mais seulement de 3%. "Nous n’avons même pas encore atteint le niveau de 2008. De facto, nous avons été confrontés à plusieurs années de croissance zéro", a estimé le Premier ministre pour qui les finances publiques ne peuvent pas être dissociées de l’évolution économique.

Le Premier ministre a ensuite attiré l’attention sur 3 postes budgétaires qui, à eux seuls, expliquent le déficit au niveau de l’administration publique. Ainsi les dépenses pour le Fonds pour l’emploi augmenteront en 2013 de € 200 millions par rapport à 2012 et les recettes générées par l’impôt sur les traitements et salaires et par l’impôt sur le revenu des collectivités diminueront de presque € 500 millions par rapport à l’année 2011. "Si le chômage n’avait pas augmenté substantiellement et si l’évolution économique avait été différente, nous n’aurions pas de déficit au niveau de l’administration publique", a noté Jean-Claude Juncker.

Jean-Claude Juncker a ensuite demandé à nuancer les discussions autour du budget 2013. Réduire les investissements de l’État ou les allocations familiales ou augmenter certaines catégories d’impôts ne feraient que nuire à la reprise économique et toucheraient en premier lieu les familles aux faibles revenus, a-t-il répliqué.

Il a énoncé dans ce contexte que la seule raison pour l’augmentation des dépenses budgétaires pour les allocations familiales ou la garde d’enfants serait la croissance de la population. Il en est de même pour les dépenses pour le Fonds pour l’emploi. "Faut-il diminuer les allocations familiales parce que le nombre d’enfants augmente? Faut-il réduire les indemnités de chômage parce que le chômage augmenté?", a demandé le Premier ministre, et d'ajouter: "Faire des économies est relativement facile, si l’on ne prend pas en considération les effets de ces économies".

Concernant les investissements directs et indirects de l’État, Jean-Claude Juncker a rappelé qu’il avait été décidé en 2009 de garder le niveau des investissements à celui de l’année 2009, en l’occurrence € 1,4 milliards. Or, elles se sont élevées à € 1,7 milliards en 2010 et à € 1,8 milliards en 2012. "En 2013, le niveau sera certes légèrement inférieur à 2012, mais considérablement supérieur à ce que nous avions initialement prévus en 2009". "Faut-il dès lors, en temps de crise, prendre € 400 millions à l’économie?", a-t-il demandé, avant d’ajouter qu’il s’agit par ailleurs du taux le plus élevé de l’UE.

Le Premier ministre s’est en outre opposé à toute augmentation du taux réduit de la TVA sur les vêtements et l’alimentation, mesure qui ne toucherait que les ménages aux faibles revenus. Il n’a pas non plus l’intention de rouvrir les discussions en matière d’indexation automatique des salaires ou de paiement du 13e mois dans la Fonction publique.

En conclusion, le Premier ministre a dit que le gouvernement reste attaché à l’objectif du déficit zéro au niveau de l’administration publique pour 2014: "Nous ferons tous les efforts possibles, mais nous ne pouvons pas garantir que nous arriverons au déficit zéro car l’évolution conjoncturelle reste extrêmement fragile!"

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